AVEL MOR - DZ4080 - DZ185134

Armement JAVEL-Halley.

Angèle KNEALE – Marins-pêcheurs en mer d’Irlande – Éditions Ouest-France, 13, rue du Breuil, Rennes – 1996.
Transmis par Jacques Join.

« Le mécanicien de l’Avel Mor était un autre gars qui n’aimait pas l’avion. En juin 1967, le patron m’avait appelée pour prendre conseil. Son mécanicien François Friant était mal en point : fortes fièvres, difficultés respiratoires, du mal à avaler, des taches rouges sur tout le corps. C’était en fin de journée et ce n’est qu’au cinquième essai que je suis parvenue à contacter un médecin pour une consultation par téléphone. Le docteur Cullen, le médecin scolaire de l’île, conseilla un traitement à l’antihistamine s’ils en avaient à bord et recommanda de débarquer le malade au plus vite.
Le bateau se trouvait à plusieurs heures de route de Moville, j’eus donc le temps de mettre au courant R.A. Burke Ltd, agents maritimes à Londonderry, et ils ont pris l’affaire en charge.
Quelques jours après, le malade pouvait être rapatrié. Le patron d’un bateau du même armement, l’Avel Vraz, m’avisa que le gars devrait rentrer par avion. Quelques heures plus tard, R.A. Burke Ltd me téléphonèrent :
- Voulez-vous expliquer à cet homme ce qui se passe, s’il vous plaît, il a l’air de croire qu’on va le reconduire à Moville.
- D’accord, passez-le-moi au bout du fil. Allô ! François Friant ?
Il n’avait jamais voyagé en avion, ce qui n’est pas rare. Certains hommes n’ont même jamais voyagé en train, la mer est leur élément. Je suis parvenue à rassurer François et il accepta la situation philosophiquement :
- J’aimerais mieux rentrer en bateau, évidemment. Je suis un marin, après tout, pas un pigeon voyageur ! »